Nous sommes tous des critiques d’art innés

Visiter des expos,
c’est formateur et révélateur.

J’ai souvent eu l’occasion de visiter des expos de peintures.
Je ne parle pas seulement de galeries d’art de prestige, ni de musées, mais de travaux faits au sein d’associations ou de petites expo réalisées à titre amical dans une salle des fêtes ou dans un restaurant.

Beaucoup sont des réalisations d’amateurs autodidactes. Et certains produisent des oeuvres de grande qualité.
Pour certaines d’entre eux, ce qui nous frappe dès le premier regard, c’est que l’on reconnait immédiatement un travail d’amateur.

Et pour cela, nul n’est besoin de connaître les techniques de la peinture ou du dessin.

C’est une expo de peinture que je viens de voir récemment qui me fait réagir sur le sujet.
Je me souviens d’avoir vu des tableaux aux couleurs magnifiques, réellement maîtrisées, avec beaucoup goût. Vraiment de jolis tableaux dont certains réalisés au couteau. J’aimerais peindre aussi bien.

Or, la plupart des tableaux de paysages dérangeaient ma logique.
On ressentait un manque de cohérence dans le respect des proportions, des formes mal maîtrisées avec des effets bizarres sur la profondeur des objets.

Tout ce magnifique travail sur les couleurs était gâchés par une méconnaissance évidente des bases du dessin et de la perspective.
C’était vraiment dommage…
Il aurait suffit de pas grand chose à l’esquisse de départ pour que tout ce superbe travail de mise couleurs ne soit pas perdu.

Et cela, je n’étais pas le seul à le ressentir.
Ce n’était pas un effet voulu comme sur certaines illustrations qui font preuve d’un désordre réfléchi.
Un désordre que l’on pourrait même qualifier d’ordonné.

Notre perception est en activité permanente

Lorsqu’un dessin est bancal ou de travers, on le ressent tout de suite, même si on ne sait pas pourquoi, on voit bien que quelque chose n’est pas normal.

Notre système de perception fonctionne en continu.
En informatique, on parle de travail en tâche de fond.
Et ce travail caché, c’est le cerveau qui l’accomplit en permanence.
C’est un automatisme inné qui est en perpétuelle amélioration parce qu’il se base avant tout sur l’expérience acquise tout au long de notre vie.

Notre cerveau est habitué à un environnement cohérent.

Van Gogh – Chambre à Arles – La taille de la chaise du fond ne vous choque-t-elle pas ?

Or, notre cerveau est habitué à une certaine cohérence dans la structure de son cadre de vie.
Présentez lui un dessin qui ne correspond pas à ses critères logique et une petite lumière orange s’allume qui vous dit que quelque chose ne va pas.
On ne le trompe pas facilement.

Voici les trois types d’erreurs les plus courantes qui allument cette petite lumière orange :
Les erreurs de proportions,
Les erreurs de perspectives,
Les incohérences de formes.

C’est le genre d’erreurs que font beaucoup de débutants.
Elles sont toutes liées à une méconnaissance de l’anatomie, des formes élémentaires qui constituent les objets, les corps et les mécanismes.

La grille de dessin est une première approche pour respecter les proportions.

La grille de dessin est un bon outil pour éviter ce type d’erreurs que font les débutants.
C’est pourquoi je pense que son utilisation est un bon départ pour le dessin.
Une grille simplifiée de quelques carreaux est aussi très utile pour les dessinateurs plus aguerris, simplement pour poser les grandes lignes sans erreurs majeures de proportions.

Mais cela ne saurait suffire.
C’est toujours par un petit détail qu’on décèle le manque de maîtrise du dessinateur.
La grille ne comblera jamais vos lacunes.
Imaginez le résultat si on demandait à une personne qui ne connaît pas l’alphabet de recopier un texte simplement par la forme des lettres. Pour nous, européens, essayons de recopier une texte chinois par exemple…
A partir du moment où vous ne maîtrisez pas la structure d’un sujet, la simple recopie est forcément vouée à de grosses erreurs, pour ne pas dire à l’échec.
Seule une bonne connaissance des lois de la perspective, des volumes, des corps et des objets peut empêcher ces erreurs fatales.

Van Gogh qui utilisait lui aussi un système de cadre était très conscient de ce problème lorsqu’il écrivait à son frère : « Il y a des lois de proportion, de lumière et d’ombres de perspective que chacun doit connaître, dans le but d’être capable de tout dessiner.

Alors, pour l’usage les grilles : oui, mais il est nécessaire d’apprendre les règles de base indispensables à une réelle maîtrise de la technique.

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